La jeunesse ivoirienne prend la parole sur l’offre politique à 3 mois de la présidentielle. Ceci, à travers un concept original, Garba Politik, un espace citoyen dédié aux jeunes.
À trois mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, les jeunes ont décidé de ne plus se contenter d’être des spectateurs.
Ce samedi, dans une ambiance conviviale autour du plat populaire qu’est le garba.
L’initiative Jeunes Médias et Société (JMS) et la Lipec ont organisé un espace d’échange citoyen dénommé Garba Politik.
L’événement, qui s’est tenu dans la commune de Cocody à Abidjan, a rassemblé une cinquantaine de jeunes – étudiants, travailleurs ou en recherche d’emploi, venus exprimer leurs préoccupations, leurs attentes, mais aussi leurs frustrations face à une offre politique qu’ils jugent souvent déconnectée de leurs réalités.
Une jeunesse engagée mais méfiante
Dans les causeries à bâtons rompus, une constante est revenue : la volonté de s’impliquer, mais un fort scepticisme envers les promesses politiques.
« On ne veut plus qu’on nous parle seulement pendant les campagnes. Nous, on veut du concret, du travail, de la formation, des perspectives d’un lendemain ! », s’est exclamée Maïmouna Kouakou, 23 ans, étudiante en gestion de projet.
“Par cette activité, nous venons permettre à la société civile, notamment aux jeunes, de pouvoir de faire entendre leur point de vue au débat sur l’offre politique actuelle en Côte d’Ivoire.
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Ce qu’on attend, c’est surtout que les partis politiques puissent nous savoir capables de penser par nous-mêmes, capables d’analyser les projets de société et de décider, de faire nos propres choix.
Alors l’idée c’est vraiment qu’on puisse sortir de tout ce qui est propagande, qu’on puisse sortir de tout ce qui est campagne politique, qui tourne autour justement d’un super candidat et qu’on puisse nous proposer des projets à partir desquels nous allons pouvoir nous projeter”.
Des propos de Khadija Zoko, directrice exécutive de JMS Afrique.
“Dix recommandations seront formulées à cinq partis politiques, notamment le RHDP, le PPACI, le COJEP, à l’ADCI. Pour leur dire voici le message que vous nous renvoyez. Voici ce que nous pensons, ce que nous recevons déjà comme images jusqu’ici, sur leur façon de faire la politique, en termes donc d’histoire de leur parti, en termes de valeurs, en termes de positionnement, d’ancrage et d’approche sociale”, a-t-elle précisé.
10 recommandations pour les décideurs
Au terme des échanges, dix recommandations clés ont été formulées par les participants a l’endroit des partis politiques. Elles portent sur :
– la communication sur l’historique, les valeurs et le leadership politique de leur parti ;
– la communication du positionnement, de l’ancrage et de l’heritage des partis politiques ;
– l’approche de chacun de ces partis vis-à-vis des jeunes qui constituent aujourd’hui plus de 60% de la population ivoirienne.
Ces propositions seront officiellement remises aux cabinets respectifs des Présidents des partis politiques ivoirien.
Ainsi qu’à leurs Présidents de la jeunesse.
L’objectif est qu’elles soient prises en compte pour redynamiser la relation entre les jeunes et l’offre politique ivoirienne.
Un format original, une parole libérée
Autour du garba, ce plat symbole de fraternité, les échanges se sont faits dans une atmosphère décontractée mais engagée.
Pour les organisateurs, ce format a permis aux jeunes de s’exprimer librement, loin des cadres institutionnels parfois intimidants.En somme, Garba Politique Spécial Présidentielle 2025, s’impose ainsi comme un modèle d’expression citoyenne à reproduire.
Ainsi, Garba Politik, vise à redonner aux jeunes leur place dans la construction d’un avenir politique inclusif.
Eugène Sahi
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